Poésie : Chauds les lapins, Chauds (par Ann)

 

Ce dimanche dernier un lapin
Tu poses au pied de mon mobile
Et puis encore sur le lendemain
Un autre jeté là tout aussi agile
lapinnounours
Leur mignon petit cul blanc en l’air
Sur mon lit l’oreille bien dressée
Se glissent à mon gite entr’ouvert
Mon âme généreuse tu la connais

Les museaux mutins titillent
Sainfoin, trèfle et serpolet
De mon doux gazon de fille
Je ne puis rien leur refuser

Las d’un coup sec Nounours
Ouvre le tiroir où je l’avais enfermé
Se précipite droit et fier à ma source
D’autorité s’apprête à m’achever

Tout à leur festin les connils*
Moustaches et langues agitées
Ne voient point venir le péril
Et grignotent la fente mouillée

Puis relèvent satisfaits leur trogne
Nounours pour envahir la place
Qu’il estime sienne sans vergogne
Du trou chaud et humide les chasse

Il était temps, tu quittes tes copains
Tu me guéris de ce sordide cauchemar
Dans lequel Vil Nounours et lapins
M’avaient jetée en mon plumard

à mon Muse

*ancien nom pour les lapins utilisés encore quelquefois par nos vieux normand

 

Ann