Actu : Journée internationale de lutte des droits des femmes, pour un 8 mars féministe ! (par Jerem’)
C’est un jour important et symbolique pour la lutte et l’émancipation des femmes du monde entier. Déjà, revendiquer l’égalité pour toutes et pour tous semble être le minimum. Et pourtant, en France comme dans de nombreux autres pays, l’égalité salariale n’existe toujours pas. Alors que les femmes travaillent gratuitement un mois de plus que leurs homologues masculins.
Selon la CGT, et sa secrétaire générale Sophie Binet, à ce rythme, l’égalité salariale entre femmes et hommes semblera être atteinte d’ici 2187. Autant dire, quasi jamais. Pourquoi ce retard, alors que tant de salariées produisent d’immenses richesses ? La hausse de salaires généralisée accompagnée de l’égalité salariale profiterait à l’ensemble de la société en termes de cotisations pour les retraites et pour la sécurité sociale. Dans l’esprit d’une solidarité universelle et intergénérationnelle créée après de longues luttes par le CNR (Conseil National de la Résistance).
Martha Desrumaux, à droite de la photographie.
« À travail égal, salaire égal » est l’une des mesures phares des communistes, portée par Martha Desrumreaux avant et après la guerre, qui n’a pas encore abouti. Une vision utopique ? Dépassée ? Idéaliste ? Le progrès des droits des femmes en France et dans le monde est une marche monumentale de plus de la moitié de l’Humanité. Toutes les sociétés en tireraient bénéfice. On peut voir à un certain prisme de l’histoire, de la littérature ou encore de la politique que témoignent et émergent de grandes figures féminines issues pour la plupart du peuple. Songeons à la fin du Moyen Âge avec la poétesse Louise Labbé ou encore plus proche de notre histoire contemporaine à Louise Michel qui fut institutrice et révolutionnaire pendant la Commune de Paris qui débutera en mars 1870. Rares ont été les voix masculines à prendre part à ces luttes. On peut citer « l’incontournable » Victor Hugo qui, à la fin de la vie de Louise Michel, exprima en ces termes et en poème : « C’est à travers la méduse qu’on voyait l’ange ». Hugo, féministe qui, à travers les révolutions sociales avortées, écrira en ces termes à l’hiver de sa vie : « C’est par vous femmes que viendra la victoire ».
Louise Michel
Et des victoires, il y en aura par et pour elles dans les luttes populaires. Le droit à la citoyenneté, à prendre part au vote, à se faire élire prendra forme avec les idées féministes du socialisme naissant. On songe au mouvement des suffragettes dans les pays anglo-saxons ou aux mondines dans les rizières du Po au nord de l’Italie à la fin du XIXe et début du XXe siècle. Au sortir de la « grande boucherie » de la Première Guerre mondiale et à la victoire des bolcheviks et des courants communistes, vont prendre forme les idées féministes et accélérer le processus. En France, c’est après le Congrès de Tours de 1920 que la jeune SFIC (Section Française de l’Internationale Communiste) va aboutir à des grèves de masse importantes, dont celle de Douarnenez, avec les sardinières bretonnes. De nombreuses féministes s’organisent en associations, en ligues ou encore en organisations politiques, même si leurs représentations y sont encore limitées. À la révolution bolchévique de 1917, on peut penser à la Française Jeanne Labourbe qui participa de manière active à l’instauration des soviets en Russie. C’est avec Clara Zetkin, une communiste allemande, que verra le jour institué la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes le 8 mars et non pas la journée de la femme. Évitez d’acheter des fleurs… L’Union Soviétique sera pionnière dans beaucoup d’améliorations de la condition des femmes, avec la légalisation de l’avortement en 1921, la création de crèches municipales, l’autorisation du divorce. Notons que l’autorisation de l’avortement sera inscrite dans la loi Veil, 50 ans après en France. Seuls les communistes français présentaient des femmes sur leurs listes, même si elles étaient encore inéligibles jusqu’en 1945. Après de courageuses et opiniâtres luttes dans la Résistance de 1939 à 1945, c’est à la Libération que la femme est reconnue citoyenne à part entière, avec le droit de vote.
Jeanne Labourbe
Et éligible aux élections grâce à l’amendement du député communiste Fernand Grenier sous le gouvernement de De Gaulle. Depuis les années 60 et 70, les luttes féministes ne tarissent pas avec l’indépendance financière des femmes, le droit à la pilule, à l’IVG avec la loi Veil, l’accès aux métiers dits masculins. Plus récemment, et c’est historique, en France, l’IVG sera inscrite dans la Constitution française. Une idée de la gauche qui se réalisera par l’impulsion politique conjointe de Monsieur Dupont-Moretti. Pour « finir », les mouvements féministes continuent pour le droit à disposer de leurs corps et à arrêter les violences et toutes les discriminations quelles qu’elles soient. La femme est l’avenir de l’homme, dixit le poète, alors tâchons de lutter avec elle, par et pour elles, en ce 8 mars.
JEREM’
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