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« Où peut-on entendre qu’il ne s’agissait pas d’une attaque « lâche » contre la « civilisation », la « liberté », « l’humanité » ou encore le « monde libre », mais d’une attaque menée contre les États-Unis, autoproclamés première superpuissance mondiale, en répercussion à certains intérêts, certaines actions de l’Amérique ? Combien de citoyens américains ont connaissance des bombardements continus sur l’Irak ? Et s’il faut utiliser le mot « lâche », peut-être devrait-il désigner ceux qui tuent à l’abri de toutes représailles, de là-haut dans le ciel, et non pas ceux qui sont prêts à mourir pour tuer d’autres gens. Dans le domaine du courage (une vertu moralement neutre), quoi qu’on puisse dire concernant les auteurs du massacre de mardi, ce n’étaient pas des lâches ».

Ainsi parlait, en septembre 2001, Susanne Sontag, romancière, essayiste, féministe, pacifiste, femme de courage (qui est une vertu moralement neutre), conscience de la gauche états-unienne. A l’époque, l’hebdomadaire Telerama reproduisit ce texte. On suppose que c’est là que l’ancien communiste combattant Jean-Marc Rouillan l’a lu, dans sa prison de Lannemezan où il tenait la bibliothèque. Aujourd’hui, Jean-Marc Rouillan, 63 ans dont près de 25 en prison, risque d’y retourner pour un an pour apologie publique d’actes terroristes. Pour avoir contesté que les terroristes du 13 novembre puissent être qualifiés de « lâche ».

Le courage est une vertu moralement neutre. Des fascistes et des salauds peuvent être qualifiés de courageux. Dans une interview publiée dans le précédent numéro de notre fanzine Jean-Marc Rouillan, nous expliquait en quoi la violence de mort de Daesh était à ses yeux aux antipodes de celle des mouvements de libération des années 70-80.

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Un appel pour l’abandon des poursuites existe. On peut le signer.

https://blogs.mediapart.fr/florence-allegre/blog/230616/appel-pour-labandon-des-poursuites-contre-jean-marc-rouillan

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Ashraf

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