Actu : Anniversaire de la Sécurité Sociale, créée par Ambroise Croizat, ce 4 octobre (par Jerem’)

Au lendemain de la 2nde guerre mondiale, encore plus meurtrière que la 1ère, au sortir de la Résistance et de l’action des communistes en lien avec les masses, les défis restent considérables en 1945. Rappelons que plus de 30 % de l’électorat votait communiste, dont 5 ou 6 millions d’adhérent.e.s à la CGT. Rappelons aussi que la femme française devient éligible et citoyenne en droits à part entière, grâce aux ordonnances de Fernand Grenier.

C’est donc en 1945, sous l’égide du général de Gaulle, que plusieurs personnalités issues du C.N.R (créé en mars 1943, Conseil National de la Résistance) seront élues : du M.R.P. gaulliste, en passant par les socialistes de la S.F.I.O. et plus encore par des ministres communistes tels qu’Ambroise Croizat, qui vont mettre en place la Sécurité sociale, permettant à de nombreuses personnes d’avoir la sécurité d’une vie digne au plan de la santé (maladies, risques sociaux…). L’influence de De Gaulle et le prestige du « parti des fusiliers » restent présents, ce qui va durablement modifier la société et le modèle social en France de 1945 à nos jours.

Le très beau documentaire de Gilles Perret, à (re)voir, « Les Jours Heureux », et grâce au travail de l’historien Michel Etiévent, contribuent à nous remémorer cette période de l’influence des communistes en lien avec le mouvement ouvrier dans ces transformations profondes. Cet « oubli » se répare peu à peu avec la re-popularisation de celui qui a instauré la Sécurité sociale, c’est-à-dire le ministre communiste du Travail : Ambroise Croizat. Il faut rappeler qu’en 1945, l’idée de Sécurité sociale était à mettre en œuvre concrètement (plus de 113 caisses de Sécu et autant pour les allocations familiales, réalisées en moins de 6 mois) avec l’aide du peuple bâtisseur. Les infrastructures sont construites ainsi que le redressement de la santé de millions de travailleurs.euses et de retraité.e.s.

Depuis, plusieurs contre-réformes politiciennes se sont succédé, dont les ordonnances de 1967 ou encore la privatisation de ces dix dernières années, démantelant peu à peu tout l’héritage du C.N.R. Mais la mobilisation populaire de ces derniers mois a été très intense pour le retour à l’âge de la retraite à 60 ans à taux plein.

Ces quelques lignes pour souligner l’esprit combatif et la ténacité d’un Croizat qui a permis la création de la Sécurité sociale, bel édifice humain à sauvegarder, à moderniser dans le sens des intérêts des gens et à sa participation pour sa gestion démocratique.

Quelques idées ont germé du côté progressiste, avec le travail de l’économiste marxiste Paul Boccara pour la S.E.F. (sécurité de l’emploi et de la formation) ou encore des recherches du sociologue Bernard Friot, soulignant l’importance de la cotisation, et non pas de prétendues charges… et du salaire socialisé.

Une Histoire faite par et pour le peuple, qui n’est pas écrite d’avance !

Jerem‘