Actu/ Expression : Le déni de démocratie (par Leïla)

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 Une espèce de vague à l’âme, véritablement désabusé m’habite depuis les prémices de cette campagne électorale, et cela bien avant qu’elle ne tourne à la farce. Je trouve un parfum trouble à l’actuelle casse de la classe politique traditionnelle en termes de circonstances.

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 Le mandat de Mr Hollande a clairement montré, à travers les lois Macron et El Khomri, que ce sont bien les membres de la commission Européenne qui déterminent les modifications législatives promulguées. S’il est nécessaire d’harmoniser les législations au sein de l’Europe, cette affirmation béate n’en reste pas moins quelque peu cocasse de la part de gens qui ont fait fi de l’harmonisation de la valeur des monnaies, avant de passer à la monnaie unique. A moins que ce ne soit de l’hypocrisie. Enfin ! Le fond de mon propos est plutôt de l’ordre de sa constitution.

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Le fondement sur lequel se construit l’Europe est à lui seul un énorme déni de démocratie car, à la tête de l’Europe devrait se trouver un président élu au suffrage universel

Les constitutions des pays européens sont des démocraties et s’en proclame. Ses représentants, et notamment ses chefs d’état, sont élus par les citoyens. C’est ce qui caractérise une démocratie. Or nous avons en Europe, une situation unique au monde (si ce n’est un coup d’état). Un gouvernement privé qui s’est installé sur les sièges encore vacants. Il est difficile de prétendre à une représentation citoyenne dans ce contexte. Je ne doute pas que parmi les délégués mandatés certains n’aient quelques justes intentions. Mais le contexte est peu propice à la culture de telles qualités. Je trouve vraiment étrange que le terme « déni de démocratie » ne cesse d’être employé en ce moment pour des balivernes, alors que le fondement sur lequel se construit l’Europe est à lui seul un énorme déni de démocratie car, à la tête de l’Europe devrait se trouver un président élu au suffrage universel. C’est à dire un choix correspondant aux choix de la majorité des européens et non d’une de ses composantes favorisant ses uniques intérêts. Il est normal pour des marchands de faire de l’argent. C’est leur fonction. Apprendre de leurs expériences à mieux gérer les budgets est une chose, mais considérer que tout doive générer de l’argent est une hérésie. Un état n’a pas à être une entreprise générant des profits à travers des intérêts bancaires. Pas plus qu’un hôpital, quoi qu’il doive veiller à l’équilibre de ses dépenses, n’a à être générateur d’argent. L’intérêt de ces investissements est tout autre, tout comme le budget d’entretien d’un ménage. Les dépenses d’un foyer ont pour intérêt d’apporter à ses membres, une bonne santé et du bien-être. Ce qui permet à chacun d’être actif et de produire de l’argent à travers son travail. Un investissement donc, à haute valeur ajoutée quoi qu’il ne crée pas directement d’argent.

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 Les tribunaux privés arrivent à grand pas. Au fameux TAFTA, CETA… a été offert un nouvel habillage. Il est fort coquet dans son joli costume de « libre échange ». Deux mots à connotation très positive et aux évocations antinomiques avec un traité aux négociations tenues si secrètes. Le peu qui a fuité n’est guère réjouissant pour le bien commun. Il suffit de regarder les conséquences des traités signés, tant en Amérique du sud (1) qu’au Canada (2) pour s’en convaincre.

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Ces conglomérats d’intérêts privés s’arrogent un droit inaliénable d’exploitation de la terre et de ses habitants

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 En fait, on se dirige gentiment vers le retour d’un système féodal puisque, par ces traités qui ont valeurs de lois, ces conglomérats d’intérêts privés s’arrogent un droit inaliénable d’exploitation de la terre et de ses habitants. C’est bizarre, ce retour de la soumission à une autorité arbitraire et auto proclamée. Après la féodalité imposée par les guerriers, puis les religieux, nous sommes en train de laisser s’installer une féodalité imposée par les marchands. L’on sait pourtant d’expérience que laisser un corps social prendre l’ascendant sur l’ensemble de la société ne mène qu’à des souffrances.

 Il est probable que ces élections se dérouleront sur fond d’affrontement entre ultra-(libéralisme?) et ultra-(protectionnisme?). Deux maux dont nous ferions bien de nous détourner.

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Leïla

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