Actu : Missak Manouchian au Panthéon, ces « étranger.e.s » et nos frères pourtant…

4 juillet 2023 Foutou'art

HISTOIRE

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Article de Jerem’

MISSAK MANOUCHIAN AU PANTHÉON : CES « ÉTRANGER.E.S » ET NOS FRÈRES POURTANT…

Depuis juin dernier, le président de la République Macron a décidé d’honorer Missak Manouchian et, derrière ce héros national, tous ces « étranger.e.s » qui savaient quelle était leur patrie, pour paraphraser le poète de la Résistance, Paul Eluard.

Cette décision est à la fois juste, salutaire et unanimement reconnue dans tout le pays (sauf par l’extrême droite…), tant sur le plan historique que sur celui de la transmission, surtout vis-à-vis de la jeunesse. En effet, le nom de Missak Manouchian, sans oublier sa compagne Mélinée, a été magnifié par un autre grand poète : Louis Aragon, dans le célèbre recueil « l’Affiche rouge », et chanté par Léo Ferré ainsi que Monique Morelli.

Ce poème est sublime, et j’invite le lecteur ici à le lire ou à le relire, car ces « étranger.e.s » se sont battu.e.s pour libérer notre patrie de l’occupation nazie. C’est un juste hommage à Manouchian et à ses camarades de la FTP-MOI (Francs Tireurs Partisans, de la Main d’Œuvre Immigrée), constituée par l’organisation clandestine du Parti communiste.

Ce sont ces « étranger.e.s », réfugié.e.s politiques d’alors ou voyant la misère et la dictature grandir dans leur pays respectif, qui sont venus en France pour y construire un avenir. Très souvent, le Parti communiste a organisé leur accueil. Formé.e.s à l’époque du Front Populaire, ces résistant.e.s ont pris les armes pendant l’occupation hitlérienne. Manouchian venait d’Arménie, et sur cette célèbre et terrible affiche, il y avait aussi des juifs fuyant les pogroms moyenâgeux d’Europe de l’Est, des républicain.e.s espagnol.e.s fuyant la répression sanglante de Franco, alors allié d’Hitler, ainsi que des anti-fascistes italien.nes.

Il est important de rappeler que cette « Affiche rouge » avait été propagée par les nazis qui considéraient ces résistant.e.s comme des « terroristes » et l’avaient placardée dans les rues de Paris.

Manouchian a été arrêté et fusillé avec ses camarades sans avoir rien dit au Mont-Valérien en 1944.

Il s’agit d’une reconnaissance tardive de l’implication communiste dans la Résistance et dans la libération de la France. Beaucoup d’autres auraient pu être choisis, comme l’exemple de Marie Claude Vaillant Couturier ou encore celui de Martha Desrumeaux.

Il convient également de saluer le travail en amont réalisé par le sénateur communiste Pierre Ouzoulias, petit-fils de résistant, ainsi que par le collectif créé pour la reconnaissance nationale de Missak Manouchian.

L’exemple du sacrifice de Manouchian et des camarades nous pose question encore aujourd’hui. Même si le monde a changé, malgré la montée de l’intolérance, et de nouvelles solidarité : Que suis je capable pour l’intérêt général ou pour le bien commun. Quoiqu’il en soit le sacrifice de Manouchian n’aura pas été vain car la lutte pour plus de démocratie de droits et cette volonté de changer sont encore d’actualité. A nous d’être à la hauteur aux défis contemporains et digne.