Actu/ Réflexion : L’emprise (par Leïla)

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La manipulation fait partie intégrante de nos différents moyens d’interaction avec nos congénères. Elle nous est fort utile pour aider nos enfants à aller se coucher à l’heure et dans le calme ; entre autres. Elle pourrait tout à fait être nommée « psychologie appliquée », tant les nombreuses expériences des dernières décennies en ce domaine ont permis de mettre au jour des mécanismes inconscients, bien que tout à fait prévisibles pour une personne avertie. Les différents biais cognitifs que nous utilisons pour économiser notre énergie (c’est-à-dire, ne pas réfléchir) sont bien connus désormais, mais pas par ceux qui en sont victimes. Il est important que chacun en prenne connaissance pour ne pas être « téléguidé » à distance au profit de salauds et au détriment d’innocents.

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Les manipulateurs, que l’on nomme ainsi parce que c’est leur seul mode d’interaction avec leurs congénères (et oui ! Ils sont fondamentalement très handicapés), ne sont pas tous pervers ; certains ne sont que narcissiques, mais les dégâts qu’ils causent dans bien des vies sont les mêmes. Quand, en plus, ils sont pathologiquement pervers, ils éprouvent une telle jouissance aux malheurs d’autrui qu’ils trouveront toujours un intérêt personnel à détruire des existences. Ils sont incapables de mener une vie paisible et ne se sentent bien que lorsque tout le monde se déchire autour d’eux. Mais ils n’agissent pas pour obtenir ce résultat. Ils ne font que formuler des injonctions, c’est-à-dire que, sans le mouvement de ceux qu’ils manipulent (c’est-à-dire nous), ils n’ont aucun pouvoir d’action.

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Les peurs irrationnelles et les jalousies sont savamment travaillées […] pour ramener les individus aux fortes émotions de l’enfance que provoquent l’impuissance face aux injustices

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A cet effet, ils ont une belle panoplie d’outils, dont le premier est bien sûr le mensonge. Artistes en la matière, leurs affabulations se déclinent parfois en des affirmations outrancières face à un auditoire ignorant des méandres du sujet évoqué, mais bien plus souvent en murmurant à l’oreille en petit comité, comme rapporté d’autrui. Un auditoire, qui lui se compromettra en répétant publiquement des propos dont il n’a pas vérifié la validité et dont l’auteur réfutera avec son bel aplomb, en être à l’origine si la supercherie est découverte. Leur deuxième outil est la culpabilisation. Leur devise est « si vous n’êtes pas avec moi, vous êtes contre moi ». C’est dire que si la culpabilisation ne marche pas, l’intimidation arrive à grands pas. Les ressorts, ou plutôt les boutons sur lesquels ces personnages néfastes appuient pour transformer des gens plutôt pacifiques en agresseurs insensés, ne sont tout simplement que les rancœurs individuelles liées à l’histoire de chacun, ainsi que les préjugés de classe, de sexe, de race, de religion… que la culture au sein de laquelle ils agissent, a produit. Les peurs irrationnelles et les jalousies sont savamment travaillées par ces grands comédiens pour ramener les individus aux fortes émotions de l’enfance que provoque l’impuissance face aux injustices. Toute rationalité disparaît, ne laissant plus qu’une anxiété sourde qui se soulage dans l’agression de la cible désignée. Ce phénomène d’irrationalité est d’autant plus identifiable que les personnes ou les groupes visés ne sont pas du tout perçus comme des êtres humains, ni même comme des animaux, mais comme des entités porteuses de toutes les folies que chacun des instrumentalisés nourrit sans en avoir conscience.

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Pour les religions bibliques, c’est le sacrifice du « bouc émissaire ». Cette pauvre bête que l’on envoyait mourir seul dans le désert après l’avoir rouée de coups pour la punir des fautes commises par les habitants de la tribu. Pour la psychologie, c’est le principe de la projection, dont je me contenterais de mettre la définition du journal du même nom. « Une personne en proie à des pulsions, des pensées, des désirs qu’elle ne peut reconnaître pour siennes utilise un mécanisme de défense essentiellement imaginaire : elle les déplace sur autrui. C’est ce que la psychanalyse nomme projection. Il s’agit de l’une de nos réactions archaïques, présentes dès les premiers stades du développement, que le moi ensuite intègre et met en œuvre pour se protéger. A priori normale, sinon nécessaire, la projection devient trouble psychique lorsqu’elle revient en boomerang sur son auteur sous forme de délire paranoïaque, phobies handicapantes ou jalousie extrême. »

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Avez-vous remarqué comme les médias s’arrangent pour que le mot « terroriste » soit prononcé tous les jours ?

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Lorsque l’on écoute le traitement de l’information, si on peut encore appeler cela de l’information, l’on se rend très vite compte que le but est de susciter la peur et de l’entretenir. Avez-vous remarqué comment les médias s’arrangent pour que le mot « terroriste » soit prononcé tous les jours ? Un soldat meurt sur le champ de bataille et voilà son assaillant nommé « terroriste ». On nous relate un fait divers violent en n’oubliant pas de préciser que ce n’est pas un « terroriste ». Avez-vous remarqué l’aplomb avec lequel les journalistes accusent sans enquêtes et sans apporter aucune preuve tel ou tel personnage public ? Et la crise financière ? Voilà plus de vingt ans qu’on nous en rabat les oreilles tous les jours. Parce que la peur du lendemain et la peur de l’autre ; quel détonnant cocktail émotionnel ! Là, ça coupe tous les circuits de la réflexion. Et comme notre panier à préjugés est bien rempli, le choix des boucs émissaires ou des entités à détruire ne manque pas. En vrac, les pauvres, les juifs, les femmes, les homosexuels, les musulmans, les Arabes, les Noirs, les Chinois….etc. Quant aux réfugiés, là, on nage en pleine schizophrénie. Nous participons au financement de la destruction de ces familles de civils, qui n’ont rien demandé à personne, par le biais de nos impôts. (Un petit rappel à ceux pour qui une vie qui n’est pas la leur n’a aucune importance : les profits que sont censés générer ces massacres ne tomberont pas dans notre escarcelle.) Pire encore, nous avalons comme une raison logique que c’est pour leur sauver la vie. Des vies dont nous ne voulons pas, alors que nous les avons nous-mêmes chassés de chez eux. C’est dire si nous sommes sous emprise ! Et oui ! L’emprise ça rend con. Très con. Ceux qui ont eu des démêlés avec un groupe sous emprise savent à quel point celle-ci rend les individus totalement stupides. Au point de ressembler à des débiles mentaux, tant leur capacité à la réflexion est totalement anéantie.

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Pour clore mon petit pamphlet, je vous propose une simple phrase du Dalaï Lama. « Une pensée surgit, on la croit vraie, on lui accorde une grande importance, on bâtit sur elle un programme et on met ce programme à exécution sans se soucier des souffrances qu’on infligent aux autres. »

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LEÏLA

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