Actu : Traité TIAN – Quand nos superpuissances jouent au dangereux jeu de la roulette russe… nucléaire (par Sacha)

21 novembre 2023 Foutou'art

Traité TIAN

Quand nos superpuissances jouent au dangereux jeu de la roulette russe… nucléaire

Entré en vigueur le 22 janvier 2021, le traité international TIAN en faveur de l’interdiction des armes nucléaires dans le monde, regroupant 122 États, est boudé par nos superpuissances, dont la France. Alors que le monde cherche coûte que coûte à éviter la catastrophe qui engendrera le fameux hiver nucléaire prédit dans les de œuvres de fiction, les 9 puissances disposant de la bombe nucléaire continuent telles des mioches « à jouer avec le feu », assurant ainsi un avenir apocalyptique pour l’ensemble de l’Humanité.

Proscrire la fabrication, la possession, l’emploi, et le transfert des armes nucléaires, ainsi que l’interdiction à un État d’aider un autre à acquérir la bombe nucléaire, ou de le menacer avec celle-ci, voici les grandes lignes du traité TIAN adopté par les Nations Unies. Défendu par les deux tiers des États à travers le monde, 9 sales gosses préfèrent faire l’école buissonnière lors des conférences de l’ONU, et vont même jusqu’à exercer des pressions sur leurs petits camarades. Il est à noter que les 9 membres de la bande sont tous équipés d’un arsenal nucléaire, leur conférant un pouvoir énorme sur leurs pairs, qu’ils ne souhaitent surtout pas perdre. Pourtant, 5 d’entre eux : les États-Unis, la Chine, la Russie, la France et le Royaume Unis, sont signataires du traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) conclu en 1968. TIAN n’est que la continuité et la mise en application concrète de l’article VI du TNP, qui vise à encourager un désarmement nucléaire complet à l’échelle mondiale.

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En janvier dernier, les experts ont avancé l’aiguille de « l’horloge de l’apocalypse » à minuit moins 90 secondes en raison du conflit en Ukraine et de la menace nucléaire sous-jacente. Lors de la Journée internationale pour l’élimination totale des armes nucléaires en septembre dernier, le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a annoncé que « le nombre d’armes nucléaires pourrait augmenter pour la première fois en des décennies » ; le président de l’assemblée, Dennis Francis, a renchéri en affirmant que « le risque d’annihilation mondiale par l’arsenal nucléaire n’est pas un chapitre relégué au passé ». António Guterres a exhorté les pays possédant l’arme nucléaire à montrer la voie en respectant leurs obligations au titre du TNP. Seule la Chine a joué les bons élèves en appelant ses pairs à réduire leur arsenal et à créer les conditions propices au désarmement général, tout en s’engageant à « maintenir son arsenal à un niveau minimal d’alerte ». Les Occidentaux ne semblent guère préoccupés par la question hormis la Nouvelle-Zélande, seuls trois États européens ont pris la parole : Malte, l’Irlande et l’Autriche, qui a œuvré activement depuis le début pour la ratification du TIAN.

« le risque d’annihilation mondiale par l’arsenal nucléaire n’est pas un chapitre relégué au passé »

A la fin du mois de novembre se tiendra à New York la 2ème conférence du traité (TIAN) des Nations-Unies. Pourtant, blackout dans les médias mainstream qui préfèrent parler en boucle du dernier livre de Sarkozy, ou de Macron vantant sa solution magique contre le réchauffement climatique : le tout nucléaire [1] ! Les seules informations viables sur le sujet se trouvent sur le site de l’ICAN France et sur celui de l’Observatoire des armements. L’absence de débats dans nos pays marque également le manque de volonté politique de nos pays occidentaux et, une fois de plus, est un indicateur du niveau de nos démocraties, mais aussi de la liberté de la presse… qui va mal, très mal.