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La Plume du Coq : Mon Psychanalyste

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La Plume du Coq

La Plume du Coq s’acoquine avec Foutou’art pour nous régaler de leur prose débridée, leur philosophie mordante et leur écriture à mourir de rire, grivoise et sans filtre ! Un grand merci à eux pour ce vent de fraîcheur créatif dans nos colonnes.

Si leur texte vous a fait hurler de rire, foncez sur leur site pour plonger dans un univers aussi barré qu’inspiré, avec une patte littéraire affûtée comme jamais !

Pour découvrir leurs textes humoristiques :
https://laplumeducoq.fr/

Exemple

Mon psychanalyste

Mon psychanalyste, je crois qu’il a un grain. Ou, puisqu’il faut séparer le bon grain de l’ivraie, il a une sacrée ivraie. Commençons par un portrait.

D’abord, il faut aller le voir. On ne fait pas encore de la psychanalyse ambulante, avec des petits divans portatifs. Notons, d’ailleurs, qu’SOS psychanalyste n’existe pas non plus. Pour cause : difficile de bien cerner l’utilité en situation d’urgence : « Allo docteur ? Oui, j’ai une pulsion de mort, là tout de suite, maintenant ! Que j’aille niquer ma mère ? M’enfin docteur ? »

C’est certain, l’exploration de l’inconscient, ça demande du temps. Non pas tant que le continent soit vaste, mais plutôt que la découverte est copieuse à avaler. Il faut bien préparer le client pour lui expliquer que s’il a une paupière qui tremble, c’est parce qu’il a vu sa nourrice se laver le sexe dans un pot de bière (je vous renvoie au corpus freudien).

Mais voilà, j’ai la paupière qui tremble. Hier j’ai encore dit « bites » à la place de « frites » (dans la phrase : « tiens ! J’ai bien envie de manger des belles grosses frites »), et je ne vous parle pas des actes manqués. Par exemple, mais je ne vous en parle pas, ce matin j’ai voulu me tirer un poil de couille, et – mais je ne vous en parle pas – à la place, je me suis mis un doigt dans le cul. Ça, pour un acte manqué, c’était bien manqué… Mais je ne vous en parle pas. Alors, quand on est dans mon cas, on va. Et on continue d’aller. Ma femme insiste. Ma mère insiste. Mon psychanalyste, surtout, insiste beaucoup.

C’était devenu un rendez-vous régulier. Belle rue, bel immeuble, bel escalier, bel appartement, beau cabinet, sale gueule. Il me tend sa main molle et me sert son « bonzour » comme une mauvaise soupe, avec un cheveu dedans. Sans un autre mot, il m’indique le divan : je sais ce que je dois faire. M’allonger et laisser planer un silence pesant.

Souvent, à ce moment, une idée me vient – mais j’évite le sujet –, celle de péter. Là, pendant qu’on se tait, qu’on se prépare lui à m’écouter, moi à me répandre (justement). Hélas, ou heureusement, je suis toujours retenu par une idée seconde : le fait même de systématiquement penser à flatuler sur le divan de mon psychanalyste me rappelle combien j’ai besoin d’aide. Et puis, si je pète, j’ai peur qu’il m’accuse de refouler, ce taré. Alors, ô abnégation tu es mienne : je me censure.

Et quoi ? Lui, il s’assoit derrière moi. Je ne le vois pas, je l’entends, simplement. Après un temps, il dit « allez-y », puis je parle.

Je suis hésitant, ayant à cœur de laisser croire que me livrer est une douleur (alors que c’est me contenir qui me blesse).

– Voilà… Les choses sont encore confuses. Il y avait un dinosaure en costume de clown sur la piste de ski. Il me double dans un virage, c’était dangereux. Ni pardon ni merde.

Je lui parle de mes rêves. C’est ça la psychanalyse. À chaque séance son rêve, à chaque rêve ses symboles. Et là dessus, il va chercher à exercer les arcanes mystérieux de sa science occulte. Vous allez voir : il va délirer encore plus que mon pauvre inconscient incontinent de connerie.

– Bien. Le dinosaure, c’est votre père.

– Ah !

– Et le costume de clown, c’est votre mère.

– Oh ! Mais donc… Comment se fait-il que ce diplodocus ait enfilé… Oh… Et donc ? J’ai peur que mes parents soient meilleurs que moi au ski ?

– Non, le ski aussi est un symbole. Comme le fait de doubler. Il s’agit, tout cela est finalement très classique, il s’agit d’une peur, somme toute naturelle, d’une peur de la castration, je parle bien sûr, c’est évident, de vos couilles. Vos symboliques petites boules, bien entendu. Tout ceci est naturel. C’est 150. Boules. Je précise, 150 boules non symboliques. Ahah ! S’il vous plaît.

Merci docteur. Alors ? Il n’a pas un bon gros grain , mon analyste ? Je vais lui faire une petite blague, vous allez voir comment il est con.

Comme à chaque séance : beau cabinet, sale gueule, main molle, divan, volonté de péter, censure.

– Allez-y. Alors, cette nuit… racontez-moi tout.

– Cette nuit, eh bien… C’est plus délicat que d’habitude. Cette nuit, figurez-vous, j’étais chez vous… Et par la fenêtre, je vous voyais… Pardon docteur… Je vous voyais… Vraiment, je m’excuse… Je vous voyais sodomiser votre père, pendant que votre mère vous grattait le dos. Alors ? Qu’est-ce que ça veut dire ?

– Certes… Mais après ? Une fois rentré ? Vous avez rêvé de quoi ?

Ah ! Si c’est pas de l’ivraie ça ?

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Mouchebulle

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