Mumia Abu-Jamal en danger : le journaliste risque de perdre la vue, une nouvelle atteinte à sa dignité -

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Mumia Abu-Jamal en danger : le journaliste risque de perdre la vue, une nouvelle atteinte à sa dignité

Rassemblement de soutien organisé en 2023 par Foutou’art à l’occasion de l’anniversaire de Mumia Abu‑Jamal devant le consulat des États-Unis à Lyon.

📢 MUMIA ABU-JAMAL : LA LUTTE CONTINUE

Nous n’avions pas donné de nouvelles de Mumia Abu-Jamal depuis un moment…

Et malheureusement, elles sont inquiétantes.

À cause de négligences volontaires de l’administration pénitentiaire, le journaliste risque désormais de perdre la vue. Une nouvelle tragédie pour ce militant emprisonné depuis plus de 43 ans, malgré les appels répétés de la communauté internationale pour la révision de son procès.

Mumia n’a pas dit son dernier mot, et sa lutte continue de mobiliser au-delà des murs de sa prison !

Piégé par le syndicat de police FOP (proche de la mafia et de l’extrême droite) et accusé à tort du meurtre de l’officier de police Daniel Faulkner en 1982, Mumia Abu‑Jamal subit depuis des décennies des maltraitances inhumaines et une volonté institutionnelle de le faire disparaître. Pendant 30 ans, il a vécu dans l’angoisse d’être exécuté et dans les conditions indignes des couloirs de la mort américains, avant que la Cour suprême ne reconnaisse l’inconstitutionnalité de sa condamnation à mort.

Mais « l’Oncle Sam », ayant l’esprit vengeur, a commué sa peine en prison à vie, laissant Mumia entre les mains de ses tortionnaires, qui semblent chercher à le tuer autrement : en ne lui fournissant pas les soins adaptés à ses pathologies, aggravées par l’enfermement et la vieillesse.

En 2015, souffrant de diabète et privé de l’assistance médicale nécessaire en raison des blocages de l’administration pénitentiaire, Mumia Abu‑Jamal tombe dans le coma et contracte une hépatite C ainsi qu’une cirrhose du foie. Il faudra de nouveau une mobilisation internationale pour qu’il obtienne un traitement adéquat… Cette mobilisation entraînera la condamnation de l’administration pénitentiaire et, grâce à elle, d’autres détenus obtiendront les soins adaptés à leurs pathologies dans l’État de Pennsylvanie.

En 2021, Mumia, comme de nombreux détenus, est atteint du Covid-19, mais de nouveau aucun soin ne lui est prodigué. En avril, il réussit à obtenir d’urgence une opération à cœur ouvert, encore une fois après une lutte militante locale et internationale, acharnée contre l’établissement pénitentiaire, décidé à le laisser mourir.

En 2025, les soins médicaux pour cet homme de 71 ans ne lui sont toujours pas accordés, malgré les demandes répétées de ses avocats. Les conséquences sont graves : la perte de la vue, une tragédie pour cet homme engagé qui, malgré l’enfermement, n’a jamais cessé son activité de journalisme. De plus, c’est également une manière cruelle de lui supprimer une liberté essentielle : celle de s’échapper grâce à la lecture.

📢 Intervenez pour Mumia Abu-Jamal 👁️‍🗨️ !

✉️ Intervenez auprès de l’administration pénitentiaire de Pennsylvanie en adressant le message ci-après (en deux langues, en précisant vos prénom, nom et ville + France) :

⚠️ Plan without delay the eyes treatments that Mumia Abu-Jamal (AM 8335) absolutely needs in order to prevent any risk of irreversible blindness.

⚠️ Planifiez sans délai les traitements ophtalmologiques dont Mumia Abu-Jamal (AM 8335) a absolument besoin afin d’éviter tout risque de cécité irréversible.

📌 DESTINATAIRES DU MESSAGE :
✉️ ra-crpadocsecretary@pa.gov (secrétaire du département de corrections)
✉️ ra-contactdoc@pa.gov (Bureau central du département de corrections)

Côté Justice, c’est un déni total du côté de la Cour suprême de Pennsylvanie…

Sur le site Workers.org, nous apprenons de nouvelles preuves à charge contre le procureur adjoint du procès de 1982, Joseph McGill, grâce à ses notes manuscrites retrouvées « dans des boîtes de stockage d’une zone reculée du bureau du procureur du district de Philadelphie », miraculeusement réapparues 37 ans plus tard, sans que la défense de Mumia ne puisse obtenir ces pièces à conviction.

Il est révélé dans ces notes l’intention du procureur adjoint de trier le jury en récusant les jurés noirs au détriment de jurés blancs, violant ainsi la loi américaine dite Brady ; et, bien plus grave et pernicieuse, une lettre écrite quelques mois après le procès par le témoin oculaire Robert Chobert, qui accuse Mumia d’avoir tiré sur l’officier Daniel Faulkner, demandant l’argent promis par le procureur adjoint en échange de son faux témoignage.

Dans le pire des dénis de démocratie et des libertés fondamentales, la juge Lucretia Clemons du tribunal de première instance de Philadelphie a rejeté la requête des avocats de Mumia au motif que ces notes n’auraient pas modifié le verdict du jury de 1982. Ces décisions ont été confirmées en cour d’appel, car selon elle « irrecevable car trop tardive », rappelons-le, alors que les preuves avaient été dissimulées pendant 37 ans dans les archives obscures du procureur.

Le mal étant fait, les voies de recours pour demander la révision du procès de 1982 sont actuellement au point mort.

Interview de Jacky Hortaut, porte parole de Mumia

En 2025, il est temps que cette supercherie cesse : Mumia Abu‑Jamal doit enfin être libre ! Comme indiqué dans l’encart ci‑dessus, vous pouvez envoyer un mail à l’administration pénitentiaire afin que Mumia obtienne les soins nécessaires et évite de perdre complètement la vue.

De plus, si vous le souhaitez, vous pouvez télécharger le tract ci‑dessous, réalisé par le comité de soutien français Libérons Mumia, dont le site est mumiabujamal.com.