Actu : Air France, la violence des riches (par CREA’tif)
Le PDG d’Air France, Alexandre de Juniac, a livré une approche surprenante du droit social, révèle le site Mediapart (abonnés), mercredi 18 mars. Au cours d’une rencontre patronale, en décembre 2014, Alexandre de Juniac est revenu sur les acquis sociaux, une notion « très imprécise et très floue », selon lui.
Le PDG revient notamment sur le travail des enfants, dont l’interdiction n’est pas si évidente, selon lui. « C’est quoi l’âge d’un enfant, de nos jours ? Est-ce que c’est 16, 18 ou 20 ans ? On pense à donner le droit de vote à des enfants qui ont 16 ans ? Est-ce que ce sont des enfants, je ne sais plus… Est-ce qu’il faut les faire travailler, pas travailler ? Pas sûr. » Le site Mediapart a découpé ce passage de l’intervention, donnée dans l’abbaye de Royaumont (Val-d’Oise).
Au cours de son intervention longue d’une vingtaine de minutes, Alexandre de Juniac évoque également les 35 heures. « La durée du temps de travail, qui, paraît-il, est un acquis social, qu’est-ce cela veut dire pour un ingénieur qui a une tablette et un smartphone et qui travaille chez lui ? », explique le PDG. Avant de s’interroger : « Est-ce que cela a un sens de fixer l’âge de la retraite ? »
Ce n’est pas tout. La rude concurrence des compagnies du Golfe impose de « mettre des limites aux acquis sociaux ». Alors qu’il a dû affronter une grève musclée des pilotes de ligne, en septembre, Alexandre de Juniac livre d’ailleurs une anecdote. « Comme le disait mon homologue de Qatar Airways, hier, à propos de la grève, ‘Monsieur de Juniac, chez nous, ce ne serait pas possible, on les aurait tous envoyés en prison’. » La réplique fait mouche et suscite les applaudissements de la salle. Pas sûr que les syndicats du groupe soient aussi enthousiastes. » (source : http://mobile.francetvinfo.fr/
https://www.youtube.com/watch?t=2&v=fcbY5uOUBNA
« Tant que nous endurerons les patrons, tant que nous engraisserons cette charognerie,
nous serons malheureux comme les pierres du chemin. »
(Emile Pouget, constructeur de la future CGT durant les années 1890)
« Alors que la session des questions et réponses démarrait, le bâtiment a été envahi par les manifestants. Frédéric Gagey, le PDG d’Air France, a réussi à échapper au déchaînement mais pas Xavier Broseta et Pierre Plissonnier, tous deux violemment pris à parti. «À poil, à poil», «démission» ont crié une poignée d’agités. Plusieurs employés de la compagnie de la DRH et de la sécurité ont aussi été blessés par ce petit groupe d’ultras prêts à en découdre.
Les réactions ne se sont pas fait attendre. D’abord, au sein de la compagnie. La direction a décidé de déposer une plainte pour violences aggravées en dénonçant «le fait d’individus isolés particulièrement violents». Dans la soirée, lors d’une conférence de presse, Frédéric Gagey, PDG de la compagnie, a estimé que «ces actes sont en contradiction totale avec les valeurs d’Air France, avec les valeurs de dialogue social de la compagnie. Ce n’est en aucun cas le vrai visage d’Air France», a-t-il martelé conscient de l’impact catastrophique de ces scènes sur l’image de marque de la compagnie.
Visiblement ému, Xavier Broseta a tenu à prendre la parole. «Je suis choqué et déçu, a-t-il déclaré devant la presse en lisant un court texte. Mais je ne veux pas que l’opprobre soit lancé sur les salariés et les représentants des syndicats d’Air France. Je souhaite qu’Air France reprenne le chemin de la croissance durable. La violence et l’intimidation n’entameront pas cette détermination.» » (source : http://www.lefigaro.fr/
Monsieur Broseta est moins ému par la violence de ce qu’il venait d’annoncer : la confirmation de la suppression de 2900 emplois à Air France.
La violence des salariés, ou la violence des riches, en premier ?
De cette dernière, nul média ne parle aujourd’hui.
Qu’on ne vienne pas dire que les salariés (plus qu’une poignée d’ultras au vu des vidéos) ont desservi la cause de l’indignation face aux suppressions d’emploi, en agissant ainsi : hier non plus, ces suppressions n’indignaient pas les média.
Non, pour indigner les média, il faut être PDG. PDG décédé dans un accident, comme le PDG de Total l’an dernier. PDG ou DRH déshabillé torse nu par ses salariés, aujourd’hui (très gentils, ils ne l’ont même pas séquestré…mais rien que pour ça, « la France est choquée ». Choquée qu’un DRH soit mis torse nu, pas choquée que 2900 emplois soient supprimés).
La violence des riches et des nantis, on se la prend dans la gueule toute l’année. Leur morgue, leur impunité crasse, aussi.
Et quand l’un d’eux est torse nu à la sortie d’une réunion où il confirme 2900 suppressions d’emploi, la seule violence aggravée, c’est celle de ceux qui l’ont mis torse nu ?
Les dominants se moquent du monde, là.
Il est temps que le monde leur réponde.