Al-Qaïtarte : les entarteurs qui ont ridiculisé la République (Partie 1)
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🥧 Lyon sous la crème : Al Qaïtarte, les entarteurs qui ont ridiculisé la République — Partie I
Aujourd’hui, il ne reste qu’une poignée d’articles sur Google et une brève mention sur
la fiche Wikipédia de « l’entartage ».
Pourtant, à Lyon, pendant sept ans, le collectif d’entarteurs Al-Qaïtarte aura traumatisé les élus locaux, semé le doute et instillé la paranoïa chez certaines personnalités politiques ou médiatiques de portée nationale — redoutant un éventuel entartage lors de leurs apparitions dans la région.
Gérard Collomb, Daniel Cohn-Bendit, Jean-Pierre Raffarin et bien d’autres ont ainsi subi leurs « attentartes ».
Peu à peu, le collectif a élargi son terrain d’action au-delà des frontières régionales : fraternisant avec un groupe d’entarteurs à Manchester, des squatteurs lyonnais, ou encore le collectif Maurice Gloup — connu notamment pour avoir entarté Éric Zemmour — Avant de frapper une dernière fois en Belgique, aux côtés du maître de l’attentat pâtissier Noël Godin, et de ses fameuses Amazones gloupinesques, dans une action contre Bernard-Henri Lévy.
Le fait que ce mouvement ait, de nos jours, quasiment disparu des radars numériques nous a donné envie de retracer, dans cette série d’articles écrits à partir de leurs témoignages, l’épopée d’Al-Qaïtarte, qui s’est étendue sur près de sept années.
Sous forme de chroniques régulières, vous découvrirez peu à peu leurs aventures.
Nous reviendrons sur leurs coups d’éclat, leurs opérations foireuses ou inachevées, et quelques anecdotes aussi absurdes qu’improbables !
Ceci est leur histoire !
Préambule : l'attentarte raté du candidat Hamelin dans le quartier de la Croix-Rousse (Lyon)
Le 18 janvier 2008 marque la naissance du mouvement, lors de l’entartage raté du candidat UMP à la mairie du 4ᵉ arrondissement de Lyon, Emmanuel Hamelin.
Ce samedi matin, rue du Mail à la Croix-Rousse, les journalistes sont au rendez-vous, agglutinés devant le local de campagne, tout comme un grand nombre de soutiens du candidat. On sort les petits fours et le champagne pour inaugurer le local de campagne d’Emmanuel Hamelin. L’ambiance est bonne enfant et décontractée.
Ils peuvent en effet se détendre : Sarkozy, fraîchement élu, en plus d’entamer la destruction du service public et de s’en prendre aux plus précaires, s’est donné comme objectif de rapprocher la droite de l’extrême droite, et personne ne semble pouvoir l’arrêter. À son échelle, Hamelin véhicule les mêmes idées politiques nauséabondes.
Comme tout le monde le sait, la Croix-Rousse, dans le 4ᵉ arrondissement de Lyon, est historiquement le quartier des canuts, , ces artisans-tisserands qui se sont soulevés il y a plus de 170 ans contre les injustices sociales. Ils se sont battus – et sont morts – pour défendre leur liberté d’association, leurs avancées sociales, et obtenir de meilleures conditions de vie à l’aube de l’ère industrielle, face aux forces répressives du gouvernement de Louis-Philippe et du ministre Adolphe Thiers.
La présence de ce candidat représentait une véritable offense pour quatre amis, issus de ce quartier historique des luttes sociales, qui ce jour-là se sont improvisés en commando pâtissier. Ils décidèrent ensemble de s’armer — non pas de fourches ni de fusils — mais d’une simple bombe de chantilly et de quelques assiettes en carton, pour passer à l’action et foutre en l’air cette opération de com’ clientéliste et désuète.
