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En 10 000 avant Jésus-Christ, c’est tout simple, vieux. Je te déclare que les Néandertaliens sont responsables de la crise, qu’on n’en voyait pas beaucoup dehors pendant la dernière glaciation, je te file un coup de massue, je t’embroche et je te mets à mijoter sur mon feu de silex, pendant que ça cuit je chope ta femme par les cheveux je la traîne jusqu’à la grotte, quand tout est fini je rote, je remets ma braguette en peau de loutre et je m’en vais peindre quelques bisons pour oublier toute cette violence.

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En – 50, je te conquiers, je te fais un ciel de sang avec mes étendards de Rome, je te plie, je t’annexe, je te fais beau parce que j’ai mon triomphe, je te fais descendre dans l’arène avec un couteau suisse, je te fais passer sous les fourches caudines, je te balance du haut de la roche tarpéienne, je crucifie les restes, je laisse sécher, et s’il y a encore des morceaux je les donne à bouffer aux lions.

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En l’an mil et suivants, je te sors le grand ost, je te pourfends, je t’ébouillante, je te crible, je jure sur saint Denis et sur monjoie que n’aurai de cesse que tu ne sois mis à bas pour ta félonie, je te reprends ta terre sainte, je te mets les fers, je t’écartèle et j’écris une chanson de geste que je m’en vais chanter à ma mie sous fraîche ramure.

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En 1500, je te découvre l’Amérique, je t’explose tes pyramides et tes sacrifices humains, je te génocide au typhus, je te remonte l’Orénoque en armure, je t’évangélise, je t’inquisitionne, je te brûle en place publique et je processionne pour le salut de ton âme.

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En 1600, je te chasse aux sorcières, je t’excommunie, je te mets à l’index, je pourchasse tes velléités scientistes, je te brûle je processionne pour le salut de ton, etc.

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En 1789, je te décapite et je te fais circuler au bout de ma pique, pour que les dessinateurs de la presse naissante aient le temps de bosser.

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En 1830, je te colonise.

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En 1850, je te colonise.

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En 1860, je te colonise et tu dis merci pour la civilisation, les Gaulois, tout ça.

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En 1915, je te balance mon gaz moutarde, je te bombarde et je te grenade. En 1916 je te raye de l’Empire Ottoman.

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En 42,je te rafle, en 45 je t’atomise, en 46 je te goulague, en 55 je t’envahis la Corée, en 56 je te téléporte mes chars en Hongrie, en 58 je te branche ma gégène avec tout le contingent, en 68 je te napalme le Mékong, en 70 je te napalme le Mékong, en 72, 73 et 74 je te napalme le Mékong,

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etc, etc, etc,

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… mais en 2014, avec ma décadence et mes valeurs d’efféminé juif communiste homosexuel,

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(bien que j’aie mon prépuce, un merveilleux bébé et une sensibilité anarcho-syndicaliste, juif communiste homosexuel étant la case que coche ma connerie quand elle veut être généreuse)

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— eh bien, en 2014 je te laisse vivre et déverser toutes les saloperies qui te sortent par la bouche.

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Parce que, moi, j’accepte d’exister à côté de Néandertaliens. Même s’ils ne pensent pas comme moi.

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Novembre 2014

http://foutou.art.over-blog.com/article-poesie-caustique-eric-zemmour-putain-de-bordel-mec-soyons-serieux-deux-minutes-par-gregoire-

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Grégoire Damon

Son site : http://gregoiredamon.hautetfort.com/

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