Reportage : L’audience du recours de Philippe Layat au Tribunal Administratif de Lyon (par Fred Kasar et Accident)

 

 

Reportage

 

Philippe Layat, paysan, propriétaire de ses terres de 25 hectares a été exproprié de 9 hectares à 1 euro le mètre carré par le Grand Lyon, pour ménager la construction des voies d’accès au grand stade de l’OL, construit à Décines (en plein champ à l’époque).

Nous connaissons de mémoire de Lyonnais le combat ininterrompu de Philippe contre son expropriation arbitraire et violente. Cette célébrité, il vivait mieux sans. Reste que pour lui : « c’est une question de principe, cela fait 400 ans que ma famille est ici ». C’est le combat d’un agriculteur qui fait de la résistance.

Aujourd’hui, l’avenue de France dont la construction commença le 1er septembre 2014, est une belle voie conduisant au grand stade.

De septembre 2014 à aujourd’hui, le paysan traverse de franches difficultés à élever ses moutons. Cette avenue coupe en deux leur pâturage sur les terres d’un seul tenant à l’origine, de la ferme de Philippe.

L’expropriation des paysans pratiquée par le Grand Lyon pour cette route sous-entendait un accompagnement favorisant leur maintien en activité.

Qu’en est-il ?

A cet égard Philippe Layat a déposé un recours dont l’audience a eu lieu lundi 3 août 2015 au tribunal administratif de Lyon.

Ses difficultés pratiques avec ses moutons induisent la nécessité d’améliorer conséquemment les aménagements que le Grand Lyon a commencé et déclaré fini le long de la route au milieu du pâturage.

Le paysan a subi une perte en qualité de vie au travail de sa ferme et dans sa vie privée chez lui.

Son activité et sa vie privée sont pénalisées par des installations incomplètes, insuffisamment étudiées. Trois sujets majeurs de plainte motivent le recours au tribunal administratif :

– l’installation d’un léger grillage souple par le Grand Lyon pour protéger ses terres le long de l’avenue alors que comparativement les jardins privatifs de ses voisins ont été protégés par un treillis soudé de deux mètre de haut.

– le Grand Lyon a aménagé une rampe qui devait permettre au tracteur d’accéder à la route ou de la traverser afin de travailler de l’autre côté du pâturage. La rampe est trop pentue pour transporter les bottes de foin avec le tracteur.

– le Grand Lyon a creusé un boviduc, un tunnel sous la route permettant aux moutons l’accès à l’autre côté du pâturage. Les moutons se blessent sur le gravier de son sol, il est inondable et non éclairé.

A toutes ses demandes, le Grand Lyon a répondu que le paysan n’apportait aucune preuve de la nécessité de ces travaux complémentaires. Seule requête retenue par le Président du tribunal : la mise en place d’une signalisation sur l’avenue de France annonçant la sortie possible d’engins agricoles à l’endroit de la rampe à modifier.

Philippe et son avocat, Maître Potronnat, poursuivront.

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Images/ Montage : Fred Kasar
Interview : Accident

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