Actu : Expulsions inhumaines de l’Amphi Z et de la Clinique de l’Union.. (par Sacha)
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Expulsions inhumaines de l’Amphi Z et de la Clinique de l’Union
Et tout ça, à quelques mois de la trêve hivernale..
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Il y a deux mois, plusieurs migrants en voie d’être expulsé de leur ancien lieu de vie, l’Amphi Z , ont tenté d’ouvrir, un squat dans une clinique désaffectée de Vaulx-en-Velin quelques mois avant l’hiver. Isolés et délaissés, ils n’auront eu comme retour de la part de la Préfecture et de la Métropole de Lyon que coups de matraques, violences, insultes, et même deux défenestrations..
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Tout a débuté peu de temps avant l’hiver 2017 à Lyon, quand de jeunes étudiants scandalisés par l’expulsion d’une cinquantaine migrants d’origine subsaharienne du parvis de la gare de La Part Dieu. Parmi ces populations, on compte des familles, des mineurs isolés, et de jeunes adultes. La Préfecture est légalement dans l’obligation d’assurer la sécurité des adultes et la Métropole celle des mineurs. Ces deux institutions sont hors-la-loi car elles ne proposent ni logements d’urgence, ni scolarisation des mineurs, et n’offrent que des clopinettes aux associations chargées d’accompagner les migrants malgré des budgets s’élevant à plusieurs dizaines de millions d’euros.
Les étudiants, seulement armés de leur courage et d’un énorme et chaleureux élan de solidarité, réussirent l’exploit de convaincre la présidente de l’université Lyon2, Nathalie Dompnier, de permettre à une cinquantaine de jeunes migrants d’occuper « l’Amphi C » afin de se protéger du froid hivernal. Mais après s’être fait mousser médiatiquement pour ses valeurs humaines et solidaires, la présidence de l’université retourne sa veste et fait expulser les occupants de « l’Amphi C » à la mi-décembre.
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Itw réalisées en décembre 2017
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Entre 60 et 100 personnes, dont des enfants, se retrouvent alors « à la rue ».. Totalement laissés pour compte par la Préfecture et la Métropole de Lyon, ils n’eurent le choix que de trouver un nouvel espace vacant pour passer l’hiver à l’abri. » L’Amphi Z » est alors ouvert dans le quartier de Cusset à Villeurbanne. Ironie du sort, l’immeuble squatté appartient à la Métropole et était à l’abandon depuis plusieurs années. Entre 200 et 300 personnes y ont vécu avant d’être évacuées en septembre dernier par les services de la Préfecture. Motif de l’expulsion : la construction d’un collège d’ici 2022. Dans son cynisme, le Préfet propose cordialement « une aide au retour volontaire du pays d’origine », bien entendu celle-ci est refusée par tous. Seulement deux familles sont prises en charge par l’OFII sur les 150 occupants. De nombreuses affaires sont confisquées aux migrants, dont des documents administratifs..
Quelques jours précédant l’expulsion, et la sachant imminente, migrants et collectifs de soutien ont tenté d’investir une clinique abandonnée à Vaulx-en-Velin. Ils espéraient ainsi trouver une solution de secours pour ne pas dormir dehors cet hiver.. Après trois jours d’occupation, un important dispositif de CRS mandaté par la Préfecture intervient pour les évacuer. Ils font un carnage : tabassage en règle, coups de matraque, humiliations et insultes racistes.. Les images ci-dessous filmées par Rue89 Lyon témoignent de l’ultra-violence employée ce jour là par les forces de l’ordre pour déloger les occupants.
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Images de Rue89 Lyon
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Un proche de notre collectif sera même blessé durant l’intervention. Les CRS iront jusqu’à traquer férocement les occupants sur le toit de la clinique, poussant ainsi deux jeunes à sauter. Leur chute est heureusement amortie à l’aide de matelas mis en place par les pompiers. Le Préfet justifie sa décision d’expulsion en affirmant que tous les occupants étaient « déboutés de leur demande d’asile ». Il oublie de dire que le lieu aurait servi à accueillir des familles en voie de régularisation et des mineurs isolés actuellement sdf. Le lendemain, le collectif de soutien aux migrants est de nouveau molesté par des policiers devant le commissariat de Vaulx-en-Velin alors qu’il venait demander pacifiquement la libération des 4 personnes interpellées lors de l’expulsion.
La question en cet hiver 2019 est de savoir que deviendront ces familles, jeunes adultes, et mineurs isolés que l’on estime entre 150 et 300 personnes ? Absence d’aides et de solutions de la part de l’État, des budgets distillés au compte goutte, une répression violente et gratuite, non assistance à personnes en danger; l’avenir de ces populations désemparées semble incertain et laisse présager de nombreux drames humains. L’image renvoyée par la Préfecture et la Métropole de Lyon n’est plus celle « du Pays des Droits de l’Homme » mais celle du pays où l’on s’est assis dessus.
Sacha
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