Affaire « Sophie Perrin » : le 19 janvier 2015, encore une audience pénale à l’initiative de Lyon 2
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Salariée en reprise d’études, ayant obtenu le master 2 recherche en anthropologie à Lyon 2 mention très bien en juin 2010, Sophie a été barrée pour l’accès en thèse au sein de cette université. Elle a également été discrédité auprès des autres universitaires susceptibles d’être intéressés par diriger ses travaux, dans sa discipline.
Pourquoi un tel acharnement ?
Selon la direction de l’université, et ses supporters, tout cela, c’est parce que Sophie est folle, agressive, excessive, véhémente et violente.
Bref, un peu comme ça :
Et, bien sûr, folle à lier (cela se voit sur le cliché).
Le cliché ? Un cliché sexiste, machiste, destiné à cacher la réalité.
Ce qui dérange ici ?
Sophie est syndicaliste, libertaire, féministe. C’est une camarade. En plus, elle a choisi d’étudier un sujet difficile et peu travaillé au sein des sciences sociales : les violences sexuelles incestueuses.
La personne dérange par ses engagements. Le sujet dérange aussi.
Un peu comme ça, en fait :
Le tout, dans un climat d’université devenue malsaine et répressive depuis 2007.
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De 2010 à 2015…
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Sophie a donc vu ses travaux, et sa personne, traînés dans la boue par la direction de l’université, certains personnels anthropologues à l’initiative de son éviction, et leurs supporters, universitaires ou non.
Une première procédure pénale a été mise en place pour la salir également en justice, tout en permettant de lui interdire abusivement pour plus de deux ans, par simple arrêté signé de la main du président d’alors, André Tiran, tout accès aux campus.
Peine perdue : l’interdiction d’accès aux campus a fini par être déclarée illégale par le tribunal administratif, l’université a été entièrement déboutée de sa plainte. Seule l’ex-codirectrice de mémoire de master de Sophie, Marie-Carmen Garcia, sociologue spécialisée en études de genre, a reçu des dommages et intérêts pour des « appels téléphoniques malveillants » que Sophie n’a pas effectués.
Il est à rappeler que cette sociologue « féministe » a déclaré comme éléments à charge, dans ses PV de police, que Sophie « adorait contrer les règles » et était « très investie dans les mouvements syndicalistes et anarchistes ».
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En 2015, Lyon 2 récidive et amplifie son harcèlemement judiciaire
Gilles Maletras, André Tiran, Lionel Obadia, et Lyon 2 en tant que telle, demandent plus de 12000 euros de dommages et intérêts et frais d’avocats pour délit de presse.
Durant l’été 2015, le juriste de l’université met en place deux nouvelles procédures : l’une, pour diffamation et injures publiques, reçue de suite par Sophie.
L’autre, pour « courriels malveillants », vient de faire l’objet d’une convocation policière de Sophie début janvier 2016, avec consigne à l’OPJ de « recontacter le Parquet immédiatement après l’audition de Sophie », c’est à dire avant la sortie effective de Sophie du commissariat.
L’article de loi utilisé était le même (modifié entre temps) que celui pour « appels malveillants », donc avec récidive légale, ce qui rendait techniquement possible une comparution immédiate dans la foulée, pouvant entraîner jusqu’à 2 ans de prison, interdiction de droits civiques donc révocation d’office de Sophie de son emploi, notamment.
Sophie s’est trouvée, le 7 janvier 2016, face à une policière qui lui demandait de répondre à la question « ces 202 mails écrits entre le … et le …, vous reconnaissez en être l’auteure ? », tout en refusant absolument de lui montrer ces mails, ce, cependant qu’une plainte en usurpation d’identité électronique portée par Sophie en mai 2015 est toujours sans suite de la part du Parquet !
Après avoir refusé de répondre, et expliqué pourquoi (parce que ce qu’elle avait dit dans ses PV lors de la première procédure n’avait pas été pris en compte du tout par la justice ensuite), Sophie a montré, pièces à l’appui, que ses accusateurs ont menti dans leurs dépositions durant cette première procédure. Ce que la policière a constaté avant de contacter le Parquet.
Après presque une demi-heure ( !) de discussion téléphonique avec le procureur, la policière a rendu à notre camarade son permis de conduire, en lui disant que cette seconde plainte serait traitée, puisqu’il s’agit en fait en partie des mêmes courriels, à la même audience que la première.
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L’audience en chambre de la presse est prévue le 19 janvier 2016 à 14h.
L’avocat de Sophie, Maître Forray, va, dans cette nouvelle configuration, en demander le report pour avoir le temps d’accéder au dossier de la seconde procédure.
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Nous appelons les personnes qui peuvent venir (sans prendre de congés sur leur temps de travail ou décaler des RDV importants), à être présentes dans la salle de 14h à 14h30, au TGI, chambre de la presse, ce 19 janvier pour ce report d’audience, afin de rappeler que Sophie n’est pas seule, et qu’à travers son exemple, c’est
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la liberté et les droits de tous les étudiants syndicalistes, et de tous les étudiants militants qui est bafouée une fois de plus.
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C’est aussi la possibilité de tous les étudiants à accéder au doctorat selon leur seul mérite universitaire et non en fonction de leur capacité à être des carpettes ou leur haute origine sociale, qui est atteinte.
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C’est aussi la possibilité pour les salariés de reprendre et poursuivre des études au plus haut niveau, qui est mise en cause.
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Ainsi que celle de toutes les victimes de violences sexuelles à avoir voix au chapitre pour produire de la connaissance sur ce sujet des violences sexuelles.
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C’est enfin la liberté d’expression qui est bafouée, l’obsession de l’université Lyon 2 étant depuis cinq ans de faire « cesser ces mails » à Sophie. Des mails où elle dénonce ce qui lui a été infligé, ainsi qu’à d’autres en cette époque de répression à l’université (et ailleurs). Des mails, puis des billets de blogs, par lesquels elle diffuse ses travaux de recherche sur l’inceste, ainsi que des saynètes satiriques sur l’actualité politique et universitaire : toutes choses résolument insupportables pour les plaignants ?
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Nous vous appelons également tou.te.s à préparer votre venue, massive, pour l’audience en Chambre de la presse dont la date sera connue le 19 janvier.
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Le comité de soutien :
Fred, militant à la CGT éduc’action, membre du collectif « troubles fête, malgré nous » de lutte contre les violences sexuelles incestueuses
Françoise, anarchiste, ex-membre de la Fédération Anarchiste, enseignante en mathématiques certifiée bi-admissible à l’agrégation (en retraite), bénévole associative « chiens visiteurs », membre de l’AIVI (Association Internationale des Victimes de l’Inceste)
Sacha, rédacteur et dessinateur pour le journal satirique foutou’art
Sam, militant à la CGT éduc’action
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