Poésie : Usine (par Juli Jana)

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USINE

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Nous sommes les ouvriers,

Des fourmis dans cette

fourmilière humaine

qui est l’usine.

Nous sommes le rouage essentiel

dans le mécanisme du capitalisme.

Sans nous, pas de chiffre d’affaires,

et pourtant nous devons nous taire,

jamais nous plaindre de notre sort.

Il faut juste qu’on trime

comme des bêtes de somme,

cette vie est-elle digne des hommes ?

Vivre en 3/8, déphasés, fatigués, usés, blasés,

dos cassés, oreilles et têtes explosées,

Tenir la cadence, pour produire davantage,

pour atteindre leurs objectifs,

enrichir les riches patrons.

Parfois ils nous donnent de petits primes,

des carottes pour faire avancer les mules

que nous sommes devenus : des moutons, des singes,

au lieu de nous révolter, nous voulons leur ressembler,

pourtant nous savons que dans leurs yeux nous ne valons rien.

Maudits soient Ford et Taylor

et leurs semblables, de vraies pourritures,

« Le meilleur des mondes », c’est notre quotidien,

des gestes répétitifs, pour leur bonheur.

Nous sommes les fourmis,

les robots, des machines,

mais c’est nous qui avons construit

le paradis de l’industrie.

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Mai 2018

JULI JANA

Sa page Facebook : https://www.facebook.com/Juli-Jana-360317531090266

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