Poésie : Tout le monde (par Grégoire Damon)

 

 

panpan

Tout le monde

dans le métro

tout le monde

tout le temps

tout le monde a envie de tuer

tout le monde

mais n’a que la place

de maintenir son livre à hauteur de ses yeux.

a

Tout le monde

j’ai bien dit tout le monde.

Même le président.

a

Ni rancœur ni colère

seulement la pulsation de l’animal plaqué contre quelque chose.

Même le président et c’est à noter parce que

le président n’est PAS dans le métro

le président n’est JAMAIS dans le métro

mais c’est le président alors il

fait un effort d’imagination il

TIRE

a

ce n’est pas que le président doute de sa virilité

c’est sa responsabilité pour tous les TIRS enfouis dans tous les ventres de tous les métros de toutes les villes de toutes les stations.

Nous nous avons l’Afrique pour ça

l’Afrique et son mystère

assez vaste pour tous les livres tous les yeux tous les tirs de FAMAS.

a

Tout le monde

dans tous les métros.

Tout le monde voudrait tuer tout le monde

et faire — peut-être sans douleur — de cette idée un tambour,

un violon.

a

En attendant, moi,

(et pas le président)

c’est ce que j’attends de ces quelques mots.

Je vous remercie.

 

Grégoire Damon

Son site : http://gregoiredamon.hautetfort.com/

a

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