Les chroniques d’Ol-Land : Des villes, des champs, des bois, des alternatives, suivi de, des villes, des champs, des bois, des gens (par Daniel)

 

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Durant 3 ans, Daniel a lutté au côté des « zadistes », militants écolos, riverains, et associations, pour tenter d’annuler la construction du méga-complexe Ol-Land, de dénoncer les conflits d’intérêt du projet, ainsi que les expropriations abusives de plus de 80 paysans, avec parfois le rachat des terres à 1€ le m2.

Daniel vous propose de partager chaque semaine ses écrits, sous forme de chronique, qu’il a produit tout au long de sa participation à la lutte.

Durant 3 ans, Daniel a lutté au côté des « zadistes », militants écolos, riverains, et associations, pour tenter d’annuler la construction du méga-complexe Ol-Land, de dénoncer les conflits d’intérêt du projet, ainsi que les expropriations abusives de plus de 80 paysans, avec parfois le rachat des terres à 1€ le m2.

Daniel vous propose de partager chaque semaine ses écrits, sous forme de chronique, qu’il a produit tout au long de sa participation à la lutte.

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Semaine 14 : Des villes, des champs, des bois, des alternatives

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« Tous les sept ans un département français disparaît sous le béton ! » Claude Bourguignon, agronome français. Heureusement qu’il y a une actualité et une existence créative alternative : dans la dernière chronique de Noura sur les recherches architecturales de trois marseillais intégrant l’agriculture, l’environnement, l’activité, le lien social et l’anthropologie dans toute démarche conceptuelle, l’architecture devenant un projet de société consultatif des besoins d’épanouissement des gens et de leur environnement naturel : dans son article cette phrase en dit beaucoup : « Il s’agit ainsi de mutualiser tout ce qui a trait et est innovant en matière de “vivre ensemble”. Ce qui fait dire à un des architectes : “on est concernés par tout mais spécialistes en rien”. » Des habitants des villes et des campagnes réalisent des exploits locaux. Est à reconnaître que ces gens rendent possible un rêve d’harmonie sociale et écologique par leur travail conceptuel, par leur création et leur œuvre mise en lien et en commun avec leurs voisins et camarades dans cette aventure vers un monde plus vivant. Le mode de vie partagé par les ZADistes, les gens des bois, est une proposition et une expression permanente d’une alternative possible.

Ainsi toute conception urbanistique a trait à la vie populaire et au maintien de vivant de la nature, harmoniser l’activité humaine sur son territoire d’existence dépend de cette étape première : le respect de la vie.

Mais n’est ce pas que le chant du monde reste si fort et si puissant : « Capitalisme, capitalisme mon amour ? Gagne ton blé, fais famille, deviens un homme mon fils ! »

Les alternatives ? Qui les propose ? Qui les rend possible ? À la ville comme au champs, qui les entend ? Leur prêcheurs les plus talentueux peuvent ils espérer étendre et partager par la transmission du savoir leur réussite locale ?

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Semaine 15 : Des villes, des champs, des bois, des gens

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L’accord de tous nos intérêts parfois divergeant trouvera t il le chemin de la paix ?

Les gens des champs. Je suis paysan, tu es paysan, je suis syndiqué à la Confédération Paysanne partisane d’un agriculture paysanne familiale et écologique à taille humaine, souvent en lien direct avec le consommateur, que je connais, avec qui j’entretiens un lien direct. Tu es syndiqué à la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), dont la président Xavier Beulin a qualifié de « Djihadistes verts » les ZADistes, ces campeurs qui protègent de leur corps la terre agricole et naturelle des coulées de béton affairistes de la pression foncière. Tu es paysan, je suis paysan, j’estime les ZADistes et mon syndicat est souvent investi avec eux sur les terres à défendre ! Toi, paysans aussi, tu te bats contre eux au Sivens pour avoir ta retenu d’eau et ton barrage. Nous sommes paysans tous les deux, et quand je cause de désobéissance civile pour protéger notre environnement naturel, tu détruis les bureaux de la Mutuelle Sociale Agricole parce que tu es trop imposé et que ton activité subit trop de restrictions pour le respect de l’environnement ; et notamment menace de t’accorder moins de subventions d’état pour que tu le respectes d’avantage. Pourtant que puis je te dire, tu es dans ton procédé de production traditionnel, et ta connaissance et ta compétence encore scolaire sont dirigées vers la progression de ton revenu et de ton pouvoir d’achat. Pouvons nous nous entendre ?

Les gens des villes. Et dans les cités, les clivages sont les mêmes ! Tu marches, tu traverses la grande ville, les murs de bétons, de pierres, de parements, de verre, d’acier te dominent, et ce ne sont les arbres que tu as l’habitude de voir se perdre dans le ciel. Quand tu veux manger, tu fais craquer ta carte de crédit dans le magasin du coin, que t’as l’habitude d’arpenter, parce qu’il est proche de ton travail, ou de chez toi. Entre le job, les courses dans tes boutiques préférées et habituelles ou non, tu marches sur les trottoirs de ta ville, tu sors ton smartphone, tu regardes les dernières news qui t’intéressent, tu cliques un « like » sur tes réseaux sociaux habituels, tu marches, et tu ne regardes pas la personne que tu croises sur le trottoir. Au fond, il faut que ta 4G fonctionne, que ton auto démarre au quart de tour, que tout soit joli et propre, et que tu puisses avoir ce dont tu as besoin. Et c’est pour protéger et servir cet ordre paisible que tu travailles et que tu fais ton effort de socialisation et de conquête de ton espace d’activité chaque jour. Tu vis ce monde avec réalisme.

Et gens des villes ou gens des champs, le problème est le même, les uns et les autres sont conduits par leur mode de production de leur assise sociale matérielle et sécuritaire, oserais je dire, par l’assise de leur propre puissance qui assure la protection de leur existence et celle de leurs proches ? Et que cet état de dépendance à l’assise sociale et économique de l’activité des responsables de famille est à la fois raison d’être et de faire, mobile, et alibi à tout dommage collatéral à consentir et à définir, qui devienne bouc-émissaire à définir d’utilité publique ; ou entre deux maux, le moindre choisi ? Depuis la seconde guerre mondiale et ses holocaustes, l’occultation publique du dumping social et de la pollution furent ce moindre mal choisi. L’exploitation destructrice de la nature et le dumping social resteront ils les bouc émissaires et victimes désignées, du capitalisme nourricier de notre monde social et économique tel qu’il est ? Les gens des bois et autre porteurs d’alternatives, veulent se définissent objecteurs de conscience à un tel monde.

Daniel

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Lire les anciennes chroniques :

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https://foutouart.fr/les-chroniques-dol-land-croire-suivi-de-desillusion-et-scepticisme-par-daniel/

https://foutouart.fr/les-chroniques-dol-land-lol-land-et-decines-ta-resistance-et-finance-gouvernance-nature-et-environnement-par-daniel/

https://foutouart.fr/les-chroniques-dol-land-la-verite-suivi-de-la-putain-dverite-par-daniel/

https://foutouart.fr/les-chroniques-dol-land-maitre-tete-carton-rouge-lol-et-les-autres-par-daniel/

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https://foutouart.fr/les-chroniques-dol-land-de-la-pensee-a-la-parole-et-de-la-parole-a-lacte-par-daniel/

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